
Et si moins de jouets, c’était mieux ?
Simplifier pour mieux jouer
Cela peut sembler contre-intuitif : plus il y a de jouets, plus les enfants devraient s’amuser… et pourtant, il n’est pas rare que ce soit l’inverse qui se produise.
Un trop-plein d’objets disperse les enfants et ne stimule pas beaucoup leur imaginaire et leur capacité à s’inventer un monde de jeu. Résultat ? Ils se lassent vite, passent d’un jouet à l’autre, s’agitent, réclament de nouvelles idées. Et les moments de jeu vraiment riches deviennent rares.
Un enfant qui s’ennuie tout le temps, qui ne sait pas jouer seul, qui réclame toujours un autre jeu, n’est peut-être pas un enfant qui manque d’intérêt ou un trouble de l’attention…Ne serait-ce peut-être pas plutôt son environnement qui est trop chargé, trop stimulant, trop bruyant ?
Chez Câlins & Compotes, grâce à notre approche Flexessori, nous croyons profondément à cette idée simple : un espace allégé, vivant et bien pensé suffit souvent, avec le temps, à relancer l’élan du jeu.
Trop de jouets… et le jeu ralentit
On croit souvent bien faire en multipliant les propositions. On espère ainsi enlever tout ennui possible. Pourtant, un excès :
- surcharge les perceptions,
- rend la concentration difficile,
- freine l’autonomie,
- pousse l’enfant à attendre qu’on l’occupe, au lieu de créer par lui-même,
- ne stimule pas l’imagination et la création.
Or, le jeune enfant a besoin de clarté, de calme, de moments vides pour que l’imaginaire se déploie.
C’est en simplifiant que le jeu retrouve toute sa place : quand peu d’objets sont visibles, bien présentés, facilement accessibles. L’enfant apprend à jouer vraiment avec ce qu’il a. Bien sûr, ça ne vient pas d’un coup, et ça n’empêche pas tous les moments d’ennui et de râlerie (« Maman, je m’ennnnuiie… »). Mais à la longue, c’est une stratégie qui se révèle bénéfique car elle développe la capacité à jouer plus longtemps et à se créer un univers de jeu.
Flexessori : de la simplicité, sans rigidité
Notre approche Flexessori s’inspire librement des grands principes de la pédagogie Montessori… mais l’adapte à la vie réelle des familles, avec souplesse.
Ce que nous retenons avant tout :
- L’enfant apprend par lui-même.
- L’environnement influence profondément ses comportements.
- Le jeu libre nourrit plus que n’importe quelle activité dirigée.
Mais ici, il n’y a pas de règles figées. Bien sûr, on préfère les objets simples et esthétiques. Mais on n’est pas contre un brin de joyeux désordre, la liberté de créer en dehors des méthodes, l’inattendu.
Car, ce que nous visons, c’est l’équilibre, la souplesse et l’adaptation à la vraie vie.
Alors on n’encourage ni le minimalisme extrême, ni l’abondance illimitée. Juste… la juste mesure. Et la certitude qu’aucune règle ni méthode ne répondront à toutes les situations.
Alléger sans chambouler : des gestes simples
Il n’y a pas besoin de tout réorganiser du jour au lendemain, ni de jeter ou vendre une multitude de jouet. Ni de se mettre en colère contre les grands-parents qui offrent des jouets qu’on aurait aimé ne pas avoir pour son enfant… (À ceux-là, on fait comprendre avec douceur qu’on préfère les beaux jouets durables, plutôt en bois, et pas trop excessif, et les cadeaux utiles : vêtements, équipements utiles pour la chambre…)
Plutôt que de tout changer, quelques ajustements peuvent suffire :
- Choisir 5 à 6 jouets à laisser visibles ; les autres peuvent être rangés dans une boîte de rotation.
- Créer un coin doux (tapis, coussins, panier) où l’enfant peut jouer librement.
- Présenter les objets de façon ordonnée, sur une étagère à sa hauteur.
- Éviter les grands coffres où tout est mélangé.
Avec Flexessori, on parle de mise en valeur de l’environnement.
Ce n’est pas juste une question d’esthétique : c’est une invitation au jeu, à la découverte, à l’exploration.
Et l’ennui ?
Il inquiète, cet ennui. Parce qu’un enfant qui s’ennuie finit souvent par faire des bêtises ou par se montrer grognon. Ou parce qu’il va venir dire sans cesse qu’il ne sait pas quoi faire… et alors on culpabilise de le laisser seul à s’ennuyer, ou on n’en peut plus qu’il râle et devienne irritable. Alors on s’interroge…
Et pourtant… c’est souvent dans cet espace vide que naissent les plus belles idées et que se développe la créativité et l’imagination :
- Un torchon devient cape.
- Un coussin devient montagne.
- Un bâton devient baguette magique.
- …
En réalité, l’ennui n’est pas une impasse. Il s’agit plutôt d’un seuil, d’une transition fertile vers le jeu libre. Petit à petit, l’enfant apprend à apprivoiser l’ennui et c’est là que se développent de grandes idées et de merveilleux moments de jeu.
Faire de la place… pour plus de vie
Il est donc bien inutile de tout transformer. Parfois, il suffit simplement de faire un peu de place : dans la pièce, dans la journée, dans le rythme.
Quelques objets choisis, présentés avec soin.
Un peu de temps non dirigé.
Un coin jeu simplifié, mais vivant.
Et alors, comme par magie, l’enfant se remet à jouer. Longtemps. Profondément. Avec un rien. Avec tout.
Car le vide appelle. Il appelle la vie.